Tuesday, November 29, 2005

Rwanda: polemiques autour du genocide - sortie du livre de Pierre Péan (Liberation 29-11-2005)

(Liberation 29/11/2005)

Rwanda
Rwanda, polémiques autour du génocide


La sortie du livre-enquête de Pierre Péan tend à relativiser le génocide des Tutsis en 1994 et risque d'empoisonner les relations déjà tendues entre Paris et Kigali.

par Christophe AYAD et Jean-Dominique MERCHETQUOTIDIEN : mardi 29 novembre 2005

Jusqu'où peut aller le politiquement incorrect ? Le pavé (1) que vient de jeter Pierre Péan dans la mare choque au-delà de tout ce qu'on a pu lire sur le sujet du génocide au Rwanda. Péan, enquêteur chevronné, n'est pas un obscur activiste gravitant dans les cercles nostalgiques du «Hutu Power» de la banlieue de Bruxelles. Péan, en général, c'est du lourd, des infos, des scoops... Noires fureurs, blancs menteurs est tout autant une enquête sur le génocide rwandais qu'un pamphlet contre tous ceux qui auraient «gobé» un «conte médiatique», le «récit simpliste» communément admis d'un génocide dont le véritable auteur, selon Péan, serait Paul Kagame, l'actuel président du Rwanda, qu'il accuse non seulement d'avoir voué à une mort certaine et en connaissance de cause les Tutsis de l'intérieur, mais aussi d'avoir massacré en plus grand nombre encore les Hutus.

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Ni la presse ni la communauté internationale n'ont sans doute assez enquêté sur les crimes du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame (actuellement au pouvoir à Kigali) avant, pendant et après le génocide de 1994. Le régime Kagame, en niant toute identité ethnique, impose au Rwanda une autocratie qui ne dit pas son nom, où les opposants, et même toutes les voix déviantes, sont pourchassées, et réduites au silence. Mais de là à faire de Kagame «un Führer qui serait devenu directeur de Yad Vachem, le musée de la Shoah...», il y a plus qu'un pas, la relativisation d'un des deux seuls génocides du XXe siècle à avoir été pleinement reconnus par l'ONU (ce qui n'est toujours pas le cas génocide arménien).

Sans nuance. Péan, qui semble très préoccupé de la postérité de François Mitterrand et du rayonnement de la France face à «l'Empire» ­ anglo-saxon on suppose ­ se livre aussi à un éloge sans nuance de l'action de la France au Rwanda. Les relations, déjà exécrables, entre Paris et Kigali risquent d'en pâtir encore un peu plus. L'ouvrage reprend et confirme les conclusions du juge Bruguière sur l'attentat du 6 avril 1994 qui a coûté la vie au président hutu Habyarimana et déclenché le génocide le coupable ne serait autre que Kagame. L'instruction du juge antiterroriste, initiée par la plainte des familles des servants français du Falcon 50 présidentiel, est bouclée depuis cet été, mais il n'a toujours pas transmis ses conclusions au parquet. Elles pourraient se traduire par l'ouverture d'une information judiciaire visant le président rwandais en exercice. Paris n'en veut à aucun prix, tant les retombées risquent d'être dévastatrices. Kigali a des moyens de représailles, à travers la plainte contre X déposée à Paris au Tribunal des armées par des rescapés du génocide (lire page 4) qui accusent des militaires français d'avoir aidé les génocidaires, voire d'avoir participé aux exactions lors de l'opération Turquoise.

Ambiguïtés. Pour l'armée française, le Rwanda reste un cadavre dans le placard. Officiellement, tout va bien. «Nous sommes le seul pays à avoir déclenché une opération humanitaire, alors que la communauté internationale ne voulait rien faire», répète-t-on dans les états-majors. Pourtant, sous la pression de la presse et d'ONG comme Survie, une mission parlementaire d'information pointait, dès décembre 1998, les ambiguïtés des interventions françaises dans un rapport de près de 2000 pages. Sous la plume du socialiste Paul Quilès, le rapport concluait toutefois que «notre pays peut et doit être fier de l'action qu'il a conduite».

Droite et gauche françaises n'ont jamais polémiqué sur les choix opérés par François Mitterrand et assumés par Edouard Balladur, en pleine cohabitation au moment du génocide. En 2003, Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, utilisait l'_expression ambiguë «des génocides» rwandais, accréditant la thèse de massacres commis de part comme d'autre. Une telle unanimité résisterait-elle à un déballage judiciaire ?

par Christophe AYAD et Jean-Dominique MERCHET
QUOTIDIEN mardi 29 novembre 2005

(1) Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990-1994, Mille et une nuits, 544 pp., 22 €.
Rwanda Pierre Péan estime que son enquête apporte une «nouvelle grille de lecture»«Réviser une histoire truquée»

Pierre Péan, 67 ans, journaliste, a publié une vingtaine de livres d'enquête, dont Affaires africaines (1983) sur les relations franco-africaines, Une jeunesse française (1994) sur François Mitterrand et la Face cachée du Monde (avec Philippe Cohen, 2003). A l'occasion de la sortie de Noires fureurs, blancs menteurs, il répond à Libération.

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Sur quoi vous fondez-vous pour affirmer que l'avion du président Habyarimana a été abattu sur ordre de Paul Kagame ?

Je me fonde d'abord sur mon enquête personnelle, que j'ai commencée en 1997 dans Actuel, puis en 2000, dans le Vrai Papier Journal. Par la suite, j'ai retrouvé des choses complémentaires, notamment les interceptions téléphoniques qui ont eu lieu dans les heures qui ont suivi l'attentat. Pour moi, l'enquête du juge Bruguière va vers la vérité. J'ai la certitude que cela été un attentat monté par le FPR et Kagame lui-même.

Est-ce que cela remet en cause la réalité du génocide qui a suivi ?

Partant de l'attentat, je propose une nouvelle grille de lecture de la tragédie rwandaise. Je ne mets pas en cause le génocide, mais je replace cette histoire-là dans une histoire qui commence en octobre 1990. Paul Kagame et son entourage connaissaient parfaitement les conséquences de l'attentat ils ont la responsabilité première de la tragédie rwandaise. Je remets tout en cause. J'insiste beaucoup sur les violations et les massacres commis par le FPR, sans nier pour autant les massacres commis par les extrémistes hutus.

Pourquoi l'enquête du juge Bruguière n'est-elle suivie d'aucun effet ?

Je n'ai pas d'explication. Bruguière a terminé son enquête. Je suis bien obligé de me poser des questions.

Vous affirmez que le nombre des victimes faites par Kagame est supérieur à celui du génocide des Tutsis. Cette thèse du double génocide est une forme de négationnisme...

Toute ma lecture est d'inscrire cette histoire-là à partir d'octobre 1990. Pour moi, il y a trois choses tout à fait importantes. L'attaque ­ et non le mouvement de libération ­ lancée le 1er octobre 1990 par le FPR avec l'aide de l'Ouganda, alors qu'il y avait des négociations avancées sur le retour des réfugiés tutsis, est le premier acte. Le deuxième est toute la désinformation qui a été faite sur les attentats, perpétrés par le FPR et attribués aux extrémistes hutus. Attentats qui avaient pour objectif de créer des clivages ethniques encore plus profonds. Enfin, le point d'aboutissement, qui est l'attentat. J'ai parfaitement conscience que par rapport à l'histoire officielle d'aujourd'hui, j'encours le risque d'être taxé de révisionnisme. Je l'assume, parce que je considère que l'histoire est truquée, complètement truquée. Et la seule façon de faire, quand l'histoire est truquée, c'est de la réviser. La version communément admise, d'un génocide des Tutsis par des extrémistes hutus ne suffit pas, et de loin, à décrire la tragédie rwandaise.

Vous absolvez totalement la France de son action, que ce soit avant 1994, alors qu'elle appuyait un régime raciste, pendant le génocide, lorsqu'elle a fermé les yeux, enfin à l'occasion de l'opération Turquoise, aux objectifs ambigus.

La vision de François Mitterrand a, encore aujourd'hui, sa pertinence pour lui, l'arrivée par la force de Paul Kagame était dangereuse pour l'équilibre du pays et de la région. C'est une politique qui n'a pas réussi, c'est clair. Mais quand on reproche à la France de ne pas avoir fait pression sur Habyarimana, c'est complètement faux. A partir d'avril 1992, Habyarimana avait perdu pratiquement tous ses pouvoirs. Donc, est-ce que la France a été complice d'un régime génocidaire non !

Par contre, c'est la France qui a légitimé le FPR et lui a donné une crédibilité internationale. D'avril à juin 1994, Paris n'a fait que traiter avec un régime reconnu internationalement. Quant à Turquoise, j'ai démoli la thèse du livre de Patrick de Saint-Exupéry (1) qui accuse l'armée française d'avoir volontairement attendu pendant trois jours que les Tutsis de Bisesero soient massacrés. J'attends qu'on me prouve que j'ai tort. La France est critiquable, mais pas du tout dans ses intentions. La question que je pose dans le livre, c'est est-ce qu'on devait y aller ?

Vous dénoncez les manipulations d'un lobby pro-Kagame très sophistiqué et très puissant. N'est-ce pas très exagéré ?

Pour la première fois depuis onze ans, je donne une autre version que celle développée par Survie [association militant contre la "Françafrique" et dirigée jusqu'à sa mort en juillet par François-Xavier Verschave, ndlr], Jean-Pierre Chrétien [professeur d'histoire et directeur de recherches au CNRS, aujourd'hui à la retraite, ndlr] et la grande presse, à l'exception de Stephen Smith [journaliste à Libération puis au Monde, aujourd'hui indépendant]. Même si Survie est une petite association, elle a petit à petit donné le la. Elle a eu énormément d'impact dans la plupart des associations qui s'occupent des rapports Nord-Sud.

par Christophe AYAD
QUOTIDIEN mardi 29 novembre 2005

(1) L'Inavouable, éd. Les Arènes, 2004.
© Copyright Liberation
ci
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Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa

Paul Kagame du Rwanda, vrai responsable des génocides selon Le Journal du Mardi 22 novembre 2005

Le Journal du Mardi. Hebdomadaire. No 243. 22 novembre 2005.

Exclusif:
La nouvelle enquête de Pierre Péan

Rwanda:
Le président Kagamé vrai responsable des GÉNOCIDES.
Des Belges complices d’une manipulation médiatique.

EDITO
par Laurent ARNAUTS

Un génocide peut en cacher un autre.

DOSSIER:
Rwanda
KAGAME, VRAI RESPONSABLE DES GÉNOCIDES

Depuis plus dix ans, la cause semblait entendue: des extrémistes de l’ethnie Hutu ont abattu le l’avion du président Habyarimana le 6 avril 1994, afin de pouvoir exécuter le génocide planifié des Tutsis du Rwanda. De surcroît, avec la complicité de l’Eglise catholique et de la France, dont la controversée opération « Turquoise » aurait visé à effacer les traces. Le FPR de l’actuel président rwandais Paul Kagame aurait sauvé les derniers Tutsis grâce à l’offensive militaire qui l’a mené au pouvoir le 17 Juillet 1994. Et le régime dictatorial qu’il impose aujourd’hui au Rwanda n’a d’autre but que d’éviter l’expression des antagonismes ethniques. Vous y avez cru, nous y avons cru. Pourtant, c’est faux. C’est ce que démontre la nouvelle enquête de Pierre Péan – à paraître ce 24 novembre dans un livre intitulé « Noires fureurs, blancs menteurs »1 dont nous publions les extraits en exclusivité. Elle retrace la genèse d’un drame qui remonte... en Belgique, avec les efforts du PRL de Jean Gol pour retrouver le chemin du pouvoir au début des années ‘90. A la tragédie humanitaire se superpose désormais un scandale politique. Et médiatique.
LAURENT ARNAUTS

EXTRAIT:
L’Histoire impossible

DOSSIER:
Pierre Péan
"LA FAMILLE LIBÉRALE A INSTRUMENTALISÉ LE DRAME"

DOSSIER:
Pour comprendre
L’HISTOIRE DU RWANDA EN QUELQUES LIGNES

EXTRAIT:
Le témoignage d’un compagnon d’armes de Kagamé, ABDUL RUZIBIZA

DOSSIER:
EXTRAIT: Les raisons de l’engagement libéral en faveur du FPR

EXTRAIT:
Colette Braeckman, LA "SPÉCIALISTE" DU SOIR.

Où était passée la compagnie Lotin LE JOUR DE L’ATTENTAT?

DOSSIER:
EXTRAIT: Le lavage de cerveau des élèves belges francophones


Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.

Monday, November 28, 2005

Harcelements de Juvenal Uwilingiyimana par le Procureur près le Tribunal Pénal International pour le Rwanda - lettre du 5 novembre 2005


Uwilingiyimana Juvénal
Rue Moretus, 4
1070 Anderlecht / Bruxelles

Bruxelles le 05 novembre 2005


A Monsieur le Procureur près le Tribunal Pénal
International pour le Rwanda
P.O. Box 6016 Arusha / Tanzanie




Objet : Collaboration avec le TPIR


Monsieur le Procureur,


Je me suis entretenu à plusieurs reprises avec les représentants du TPIR que vous avez dépêchés à savoir : Richard Renaud, directeur des enquêtes, Stephen Rapp, chef des poursuites, Rejean Tremblay, enquêteur, André Delvaux, enquêteur ; vous m’avez vous-même reçu fin octobre 2005.

Il m’a été demandé au départ si j’étais disposé à donner ma contribution pour faire éclater la vérité sur le drame rwandais, j’ai répondu positivement avec enthousiasme mais plus tard quand il a été question d’entrer dans le vif du sujet, monsieur Tremblay m’a d’abord lu l’acte d’accusation que vous avez rédigé en mon encontre. Je vous épargne les détails des propos qui s’en sont suivis pour arriver à votre exigence : je dois vous aider à démolir (propre terme des enquêteurs) monsieur Zigiranyirazo Protais et tous les membres de l’Akazu dont sa sœur Agathe, démolir la tête du MRND à savoir Ngirumpatse Mathieu, Karemera Edouard et Nzirorera Joseph comme Bagaragaza Michel vient de le faire ; un homme dont les enquêteurs ne cessent de vanter les mérites et l’honnêteté !

Je ne veux pas mentir pour faire plaisir aux enquêteurs et donner du crédit à votre thèse selon laquelle le génocide rwandais a été planifié par le MRND et l’Akazu restreint et élargi. Je suis prêt à supporter toutes les conséquences telles qu’elles m’ont été précisées par les enquêteurs Tremblay et Delvaux : je serai lynché, écrasé, mon cadavre sera piétiné dans la rue et les chiens me pisseront dessus (propres termes des enquêteurs).

Monsieur le procureur, ceux qui ont planifié et mis en œuvre à partir du 1er octobre 1990 le génocide du peuple rwandais sont connus, ceux qui ont assassiné le président Habyarimana Juvénal et plongé le Rwanda dans l’horreur sont connus et ce sont les mêmes qui ont planifié et exécuté le génocide du peuple congolais.


Dans ma lettre du 06 avril 2005, deuxième rappel de ma plainte, j’attirais votre attention sur le fait que l’impunité a toujours été et sera toujours un facteur d’instabilité, elle n’a jamais été et ne sera jamais un facteur de réconciliation ni au Rwanda ni ailleurs.

Monsieur le procureur, les déclarations de Bagaragaza Michel recueillies par l’enquêteur Tremblay témoignent de l’état d’esprit d’une personne qui n’est plus elle-même depuis ses déboires financiers de 1998 et qui dit oui à toutes les propositions de réponse de monsieur Tremblay visant à démolir les personnes désignées d’avance. Pour votre information, l’armée rwandaise a disposé depuis les années 1960 d’un camp et d’un domaine militaires en plein parc de l’Akagera, elle n’avait pas besoin d’être autorisée par l’Office du Tourisme et des Parcs Nationaux pour faire ses entraînements ou entraîner qui elle voulait ; tout comme le FPR n’a pas eu besoin d’autorisation de l’Office pour déclencher la guerre et s’installer dans le parc de l’Akagera.

A travers l’acte d’accusation qui m’a été lu, l’enquêteur Delvaux me prête des capacités de dédoublement que je n’ai jamais possédées, deux officiers de la MINUAR peuvent témoigner de mon séjour à l’hôtel Ituze de Cyangugu en avril 1994 ; je ne cite que ces deux là puisque pour vos enquêteurs, les témoins hutu ne sont pas fiables.

Pour monsieur Tremblay, je suis un imbécile parce que j’ignore que monsieur Nyandwi Charles était le président des interahamwe de Kigali Rural ; je suis un imbécile parce que j’ignore la collaboration ayant pu exister entre Karera François, Renzaho Tharcisse et Charles Nyandwi lors du génocide ; je suis un imbécile parce que j’ignore que Karera François et les interahamwe de Nyandwi contrôlaient toute la préfecture de Kigali Rural pendant le génocide ; je suis un imbécile parce que j’ose dire que je n’étais pas à Kayove, ma commune natale pendant les vingt premiers jours du mois d’avril 1994 ; je suis un imbécile parce que j’ai osé porter plainte contre les chefs militaires du FPR pour l’extermination d’une partie de ma famille. Malgré deux rappels, cette plainte est restée sans suite depuis bientôt dix ans.

Ce n’est ni par l’intimidation, ni par les leçons apprises par cœur de Nkubito et de Serushago, ni par les déclarations sous pression de Bagaragaza Michel ou le C.V. fleuve de Zigiranyirazo Protais que vous allez découvrir la vérité et d’ailleurs la vérité vous la connaissez mais elle gêne ceux qui vous payent. Un jour les langues se délieront et l’histoire ne vous oubliera pas, vous et votre équipe.

J’ose espérer, monsieur le procureur, que cet appel touchera le fond de votre conscience et que tous les dossiers seront traités dans la totale impartialité, que vos enquêteurs vont enfin bouger et ne plus se contenter des déclarations de délateurs payés par le gouvernement du FPR.


Uwilingiyimana Juvénal
Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa

Paul Kagame dans les genocides du Rwanda: deux livres accablants de Pierre Péan et Abdul Joshua Ruzibiza


Semaine du jeudi 24 novembre 2005 - n°2142 - Monde

La France a-t-elle été accusée à tort ?

Rwanda : retour sur le génocide

Deux auteurs relancent la polémique sur les massacres qui ont fait des centaines de milliers de morts au Rwanda il y a dix ans. Abdul Ruzibiza accuse le Tutsi Paul Kagame, l'actuel maître de Kigali, d'être lui aussi responsable d'un génocide. Et Pierre Péan dénonce ceux qui ont soutenu Kagame en fermant les yeux sur ses crimes

Faut-il récrire l'histoire du génocide rwandais ? A-t-on eu tort de porter un jugement négatif sur le rôle de la France et de lui attribuer une part de responsabilité dans cet événement ? N'est-ce pas Paul Kagame, le chef de l'armée des rebelles tutsis, aujourd'hui au pouvoir à Kigali - et soupçonné d'avoir commandité l'assassinat de l'ancien président hutu Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 -, qui est le véritable instigateur du génocide ? Y a-t-il eu, à l'ombre du génocide des Tutsis accompli par les partisans de Habyarimana, un autre génocide perpétré contre les Hutus par l'armée rebelle des Tutsis ?Devant le Tribunal pénal international d'Arusha, les responsables de l'ancien régime, accusés d'avoir exterminé les Tutsis, nient presque tous l'existence même de ce génocide. Et le Tribunal n'a pas accepté, jusqu'à présent, d'inculper des criminels présumés de l'autre bord, en particulier Paul Kagame et certains membres du gouvernement actuel de Kigali.Dix ans après les faits, la guerre de la mémoire bat son plein. Faute de documents vraiment nouveaux, la controverse se base essentiellement sur des témoignages individuels. En France, deux livres, très engagés, viennent de relancer le débat : celui d'Abdul Ruzibiza, ancien lieutenant de l'armée tutsie de Paul Kagame (1), qui dénonce les crimes ordonnés par son chef, et celui de Pierre Péan (2), qui reprend ces accusations contre le maître du Rwanda et fait le procès de tous ceux qui ont critiqué l'action de la France et soutenu les rebelles de Kagame en fermant les yeux sur leurs exactions.
Le lieutenant Abdul Ruzibiza est le témoin principal de l'enquête mené par le juge Jean-Louis Bruguière sur l'attentat contre l'avion du président Habyarimana. Il décrit avec une précision impressionnante le montage de cette opération, décidée au quartier général de l'armée rebelle et exécutée par un commando dont il était lui-même membre. Il relate aussi, en citant par leur nom un certain nombre d'autres témoins, les crimes commis par son armée, l'APR (Armée patriotique rwandaise) sous le commandement de Kagame. Les récits, détaillés et datés, sont souvent insoutenables. Il accuse le commandement de l'armée rebelle d'avoir, à partir de 1990, utilisé contre le régime hutu de Habyarimana une stratégie de la tension visant à provoquer des massacres de Tutsis en procédant à des assassinats ciblés et en entretenant en permanence le cycle attentats-représailles, dont les Tutsis étaient lesprincipales victimes. Il accuse le chef tutsiPaul Kagame d'avoir procédé à un génocide contre les Hutus dans les régions conquisespar l'armée rebelle et d'avoir eu comme seul objectif la conquête du pouvoir, sans tenir compte des risques de génocide contre les Tutsis. Selon Abdul Ruzibiza, l'attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana avait pour objectif essentiel de déclencher la grande tuerie des Tutsis par les Hutus, qui justifierait ensuite la prise du pouvoir par les forces rebelles de Paul Kagame.Pierre Péan reprend l'essentiel de ce témoignage et le complète sur certains points par des documents inédits. Il confirme, par exemple, que des attentats mis sur le compte d'extrémistes du régime de Habyarimana ont été en fait perpétrés par des agents de l'armée rebelle dans le but de provoquer des massacres de Tutsis. L'auteur apporte également des informations précieuses sur un certain nombre d'opérations de désinformation mises en oeuvre par Paul Kagame et ses partisans pour nuire au régime de Habyarimana et à la France qui le soutenait. Il démontre, grâce à des documents inédits, que le témoignage du manipulateur Janvier Afrika, qui a servi de fondement, à partir de 1993, à nombre d'accusations portées contre la « maisonnée » de Habyarimana, était faux. Il révèle comment ont été fabriqués de toutes pièces des témoignages contre le père Wenceslas, prêtre rwandais, accusé de participation au génocide. Enfin, il met le doigt sur certaines faiblesses du rapport sur les exactions du régime de Habyarimana publié en 1993 par la Ligue internationale des Droits de l'Homme.Toutefois, l'indignation de l'auteur contre les universitaires, les journalistes et les ONG « droits-de-l'hommistes » nuit parfois à la sérénité de l'enquête. Les silences sur les crimes de l'armée rebelle et les accusations portées par la presse contre le régime hutu de Habyarimana et contre la France seraient, selon lui, le produit d'un véritable complot international, fomenté par Kagame et ses amis en Europe et dans le monde. Pour faire passer sa thèse de l'universelle manipulation, l'auteur crédite la « diaspora tutsie » d'une « brillante intelligence » grâce à laquelle elle a su manipuler de nombreux milieux intellectuels. S'appuyant sur le témoignage d'un historien tutsi et sur des écrits d'anciens agents coloniaux belges, il évoque « la culture du mensonge et de la dissimulation qui domine chez les Tutsis ». Cette culture serait particulièrement développée dans la diaspora tutsie : « pour «revenir l'an prochain à Kigali», elle pratique avec efficacité mensonges et manipulations ». « Cette formation au mensonge a été observée par les premiers Européens qui ont eu un contact prolongé avec les Tutsis », précise l'historien cité par Pierre Péan. L'auteur mentionne un témoin de l'époque coloniale selon lequel la duplicité « fait de cette race l'une des plus menteuses qui soit sous le soleil ».Les universitaires, hommes politiques ou journalistes qu'il accuse d'avoir soutenu larébellion tutsie sont durement malmenés : un « ancien séminariste qui n'aura pas assez de toute sa vie pour régler ses comptes avec l'Eglise catholique » ; un politicien belge, Jean Gol, ancien président du Parti libéral, qui « a milité toutesa vie pour Israël » et dont l'ascension politique a été « accompagnée par les francs-maçons ».Ou encoreFrançois-Xavier Verschave, ancien président de l'association Survie et pourfendeur de la politique africaine de la France ;il est assimilé « aux collaborateurs les plus excités du temps de Vichy », selon Jacques Vergès, cité par Pierre Péan. Bernard Kouchner, pour sa part, est crédité d'une « tendresse particulière pour le FPR» (Front patriotique rwandais) de Paul Kagame. Supputant un vaste complot, l'auteur semble attribuer une importancedémesurée au rôle joué par les intellectuels et les associations qui ont critiqué la politique française au Rwanda.Certes, sur ce thème, Pierre Péan apporte un certain nombre de témoignages particulièrement intéressants, recueillis auprès des acteurs français qui étaient aux affaires à cette époque. Il blanchit Jean-Christophe Mitterrand, fils du président, de certaines calomnies qui avaient circulé à son sujet. Mais, une fois de plus, son enthousiasme pour la politique de François Mitterrand au Rwanda et son souci d'exonérer la France de tout reproche le conduisent sur un terrain mouvant. On en oublie complètement la nature du régime raciste que la France a soutenu pendant quatre ans à Kigali et la guerre, ouverte ou clandestine, qu'elle a menée aux côtés de l'armée rwandaise contre l'armée des réfugiés tutsis commandée par Paul Kagame. Même la mission parlementaire qui a enquêté sur la politique française au Rwanda a été plus sévère que Pierre Péan pour un certain nombre de choix fait par Paris. Et il est difficile de suivre l'auteur quand il nie toute ambiguïté dans la préparation de l'opération Turquoise : action humanitaire ou tentative désespérée de sauver les meubles de l'ancien régime ?En tout cas, sur ce thème, Pierre Péan s'éloigne considérablement du lieutenant Abdul Ruzibiza, qui est par ailleurs l'un de ses principaux témoins à charge contre les partisans du FPR et du régime de Kagame. Or Ruzibiza écrit : « Nous continuons à penser aujourd'hui que la France a aidé les extrémistes hutus à organiser le génocide des Tutsis... [Les Français] connaissaient toutes les exactions perpétrées à l'encontre des Tutsis. Ils n'ont jamais levé le petit doigt pour dénoncer les actes des interahamwe (milices du parti de Habyarimana) et de la garde présidentielle. » Ou encore : « L'objectif de l'opération Turquoise était de ramener les extrémistes hutus au pouvoir. » Ces accusations sont sans doute excessives. Mais le fait que le gouvernement français ait tenu à rester jusqu'au bout, en juillet 1994, en relation avec les représentants du pouvoir génocidaire justifiait que des questions sur les intentions réelles de Paris soient posées.La véritable histoire de ce drame n'a pas encore été écrite, pas plus que celle de l'ensemble des années les plus terribles que vient de vivre le Rwanda. Les crimes impunis du régime actuel de Kigali continuent de brouiller les perspectives. Car face aux révélations nouvelles et accablantes sur les exactions attribuées à Paul Kagame et à son armée, qui occupent aujourd'hui le devant de la scène, la réalité du génocide de 1994 contre les Tutsis tend à s'estomper. Déjà la vieille théorie du « double génocide » - ou plus simplement des « massacres ethniques » à l'africaine - refait surface. Au risque d'ouvrir la voie à un nouveau révisionnisme.
(1) « Rwanda. L'histoire secrète », par Abdul Ruzibiza, Editions du Panama, 500 p., 22 euros.
(2) « Noires Fureurs, Blancs menteurs », par Pierre Péan, Editions Mille et Une Nuits, 544 p., 22 euros.
François Schlosser
La violence au Rwanda

1959-1961 : révolution « sociale » au profit des Hutus. Fin de la suprématie des Tutsis, dont beaucoup se réfugient en Ouganda.
1963 : attaques d'exilés tutsis contre le Rwanda, suivies de représailles massives.
1973 : coup d'Etat du général Juvénal Habyarimana, qui instaure une dictature de Parti unique.
1990 : attaque de l'armée des exilés tutsis, suivie de l'intervention militaire française.
1993 : signature des accords d'Arusha sur le partage du pouvoir à Kigali. Leur application est bloquée par les extrémistes des deux côtés.
6 avril 1994 : attentat contre l'avion de Habyarimana et début du génocide des Tutsis.
22 juin 1994 : opération Turquoise, puis création d'une « zone humanitaire sûre » par l'armée française.
4 juillet 1994 : le FPR (Front patriotique rwandais) de Paul Kagame prend le pouvoir à Kigali.
8 novembre 1994 : création du Tribunal pénal international pour le Rwanda, à Arusha.
Nouvel Observateur - 23 nov 2005... N'est-ce pas Paul Kagame, le chef de l'armée des rebelles tutsis, aujourd'hui au pouvoir à Kigali - et soupçonné d'avoir commandité l'assassinat de l ...
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Juvenal Uwilingiyimana ex-ministre rwandais aurait-il été enlevé? (DH 28/11/2005)

Huit jours que Juvénal Uwilingiyimana, l'ancien ministre de Juvénal Habyarimana, recherché par Arusha, s'est volatilisé à Bruxelles...

BRUXELLES Vendredi, La DH/ Les Sports signalait la disparition depuis lundi, à Anderlecht, de l'ancien ministre rwandais du Commerce et de la Consommation, Juvénal Uwilingiyimana. Le lundi, Juvénal, 54 ans, s'est levé à une heure inhabituelle, il s'est habillé et a enfilé un manteau pour se rendre chez son médecin. Il était 5 h du matin et le cabinet médical, à dix minutes à pied de là, n'ouvre pas avant 8 h 30. Plus personne n'a eu, depuis lors, de nouvelles de cet homme. Une drôle d'histoire qui plonge la Belgique dans l'embarras.

En avril 1994 (début du génocide rwandais qui fera 800.000 victimes), Uwilingiyimana n'est déjà plus ministre d'Habyarimana mais dirige depuis quatre ans l'Office rwandais du tourisme et des parcs nationaux, l'ORTPN (connu du monde entier depuis Gorilles dans la brume). Sur le plan politique, Juvénal a appartenu comme membre, et pas secrétaire, au Comité préfectoral MRND de Gisenyi. L'ancien ministre et sa famille débarquent en Belgique comme réfugiés Onu. Uwilingiyimana collabore depuis l'an passé à la Fédération Espoir en Afrique, une asbl anderlechtoise d'aide à l'intégration et d'éducation permanente à la tolérance. Le passé le rattrape sans crier gare il y a trois mois. Depuis trois mois, Juvénal était plus qu'un témoin à Arusha où le Tribunal pénal international juge, comme à Nuremberg les nazis, les responsables du génocide rwandais. Une équipe spéciale d'Arusha était en Belgique - et s'y trouve encore - pour l'interroger. Depuis huit jours, cette équipe d'enquêteurs internationaux a perdu un témoin essentiel.

La Belgique égare un témoin clé!

Tout commence il y a trois mois avec la reddition à Arusha de Michel Bagarazara, à l'époque directeur de l'Office du thé et grand ami de Juvénal. Les déclarations de Bagarazara lui donnent droit au statut de témoin protégé, à la protection de l'Onu et à mille avantages en nature. Ce qu'il dit est-il pour autant exact? Ça reste à prouver. Mais, entre-temps, nous dirons que Bagarazara sauve sa peau. Et Bagarazara se met à accuser Juvénal. Cela permet au Tribunal pénal de boucler l'acte d'accusation pour complicité de génocide qu'il préparait contre l'ex-patron des grands parcs rwandais.

Il comprend très vite que le jeu consiste à lui faire signer, sous la pression, des déclarations toutes faites qui ne correspondent pas à sa vérité. Ça va plus loin puisqu'on cherche visiblement à le forcer à accuser, comme pour Michel Bagarazara. Les enquêteurs de l'Onu utilisent les méthodes de toutes les polices du monde: amener les anciens dirigeants à s'accuser entre eux.

Vendredi passé, il y a donc dix jours, après un énième interrogatoire, Juvénal claque la porte. Il refuse de revoir les enquêteurs internationaux à Bruxelles au risque de se faire arrêter mais qu'au moins cela se fasse dans les règles et selon les procédures. Comprenons qu'il s'agit d'une enquête qui ne porte pas sur un vol de chocolat mais l'organisation de massacres, la planification d'un génocide.

On le relance pourtant le week-end. Encore le dimanche, un coup de fil veut le persuader de revenir sur sa décision. À Bruxelles, Juvénal Uwilingiyimana refuse. C'est le lendemain qu'il disparaît. Et depuis lors: plus rien!

Juvénal mesure 1 m 70, porte des lunettes, un pantalon gris en tissu épais, une chemise verte, un pull tricot à lignes horizontales rouge et gris et un manteau vert-noir sombre. Son GSM ne répond plus depuis le premier jour. Huit jours aujourd'hui (0800/91.119).

Gilbert Dupont
© La Dernière Heure 2005
DH Net - Il y a 2 heures... La DH/ Les Sports signalait la disparition depuis lundi, à Anderlecht, de l'ancien ministre rwandais du Commerce et de la Consommation, Juvénal Uwilingiyimana ...
Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.

Sunday, November 27, 2005

Rwanda : Idiots utiles – Test du miroir et comparaisons meurtrières selon le Dr. Sema Kweli – INKANDAGIRABITABO.


L’état de santé du Rwanda est inquiétant. Très inquiétant. Il est des signes qui ne trompent pas.

En réalisant son film sur le Rwanda, « Une république devenue folle (Rwanda, 1894-1994) », Luc de Heusch ne se doutait pas que la deuxième République étant devenue plus folle que la première, la troisième deviendrait encore plus folle que les deux premières réunies, et ce, conformément sans doute à la troisième loi du mouvement de René Descartes qui veut que « lorsqu’un corps se meut, encore que son mouvement se fasse le plus souvent en ligne courbe, et qu’il ne s’en puisse jamais faire aucun qui ne soit en quelque façon circulaire, […], toutefois chacune de ses parties en particulier tend toujours à continuer le sien en ligne droite »[1]. Paul Kagame et ses suppôts n’en font qu’à leurs têtes : ils poursuivent leur mouvement imperturbablement en ligne droite.

Ainsi donc, à en croire nos dirigeants, le lieutenant Abdul Joshua Ruzibiza, auteur du livre « Rwanda. L’histoire secrète », éditions du Panama, Paris, 2005, 494 p., et, Pierre Péan, auteur du livre « Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990-1994 (enquête)», Mille et une nuits, Paris, 2005, 544 pages, seraient, le premier, fou (SIC le Général James Kabarebe), et le second, un idiot inutile (SIC le Dr. Sema Kweli).

Décidément, ces malades qui nous gouvernent ont la fâcheuse tendance de voir des malades partout. Le test du miroir du Dr. Sema Kweli ne me démentira pas.[2]
Contacté par la BBC pour débattre avec le lieutenant Abdul Joshua Ruzibiza, le Général James Kabarebe s’est dérobé. Il ne lui a pas été difficile de trouver un prétexte : le livre d’Abdul Joshua Ruzibiza étant écrit en français, il vaut mieux confronter celui-ci à un contradicteur qui maîtrise la langue de Molière. La victime expiatoire ne fut pas difficile à trouver : Servilien Manzi Sebasoni lui-même, porte-parole du Front Patriotique Rwandais – FPR. Mal lui en prit. Le lieutenant Abdul Joshua Ruzibiza n’en fit qu’une seule bouchée, et le tourna en ridicule sur les antennes de la BBC (ce que le Général James Kabarebe regrettera amèrement plus tard en reconnaissant que ce fut une erreur de laisser un civil comme Servilien Manzi Sebasoni, qui ignore tout de la stratégie militaire, croiser le fer avec un militaire expérimenté, mais néanmoins fou, comme Abdul Joshua Ruzibiza). Le plus fou des deux n’est manifestement pas celui que l’on pense. Toutefois, Servilien Manzi Sebasoni, très fair-play, n’a pas qualifié son contradicteur de fou. Il n’a rien trouvé de mieux que de regretter « les confessions impudiques » du lieutenant, et d’expliquer sa piètre prestation radiodiffusée par le dicton suivant de notre Gacamigani national : « UMUTIMA USOBETSE AMAGANYA NTUSOBANURA AMAGAMBO » (i.e. celui dont le cœur est noyé de chagrin, tel Servilien Manzi Sebasoni, débite des incohérences).

Mais le Général James Kabarebe, lui, ne l’entendait pas de cette oreille. Il a tôt fait d’exhiber à la presse nationale une lettre manuscrite du lieutenant Abdul Ruzibiza datant de 1998 dans laquelle celui-ci expliquerait qu’il se faisait soigner au Centre neuro-psychiatrique de Ndera, et en conclut illico que ledit lieutenant est fou, feignant ainsi d’ignorer, d’une part que le Centre neuro-psychiatrique de Ndera ne soigne pas, comme son nom l’indique, que les maladies mentales, et, d’autre part, que la lettre qu’il exhibe ne date que de 1998 alors que le livre sous revue, lui, est paru en 2005.

Par ailleurs, les Rwandais s’intéressent beaucoup plus au témoignage édifiant, cohérent, circonstancié, constant et dénué de contradictions du lieutenant Abdul Joshua Ruzibiza qu’à une éventuelle maladie mentale qu’aurait eu celui-ci dans le passé. Les faits (d’une extrême gravité) qu’il relate avec la précision d’une horloge suissesse (ce qui prouve bien qu’il est en possession de tous ses esprits) ont-ils réellement eu lieu, ou ne sont-ils que le résultat de son imagination ? Il est étonnant que le Général James Kabarebe soit incapable de répondre à cette question et ne trouve rien de mieux que de se réfugier dans des arguments ad hominem très maladroits.

Sur la même lancée que le Génral James Kabarebe, dès la sortie du livre précité de Pierre Péan, le Dr. Sema Kweli, la voix de son maître, faisant une concurrence manifestement déloyale au prince Sharangabo Rufagari, s’est aussitôt empressé de qualifier cet auteur d’« idiot inutile » !
[3] Foi d’orthopédiste ! Et quand on lui a fait remarquer qu’il n’apporte aucun argument tendant à accréditer ce qu’il avance, il a directement changé le fusil d’épaule et a prétendu qu’on l’avait mal compris ! L’idiot utile, précise-t-il (en se contredisant), n’est pas Pierre Péan lui-même, auteur du livre sous revue, mais bien, ajoute-t-il, toujours sans rire et sans sourciller, ceux qui achètent et lisent ce livre ![4]

Je présume que le Dr. Sema Kweli, qui n’est certainement pas un idiot utile (tant s’en faut, tout au moins selon son propre critère de l’utilité), nous parle ainsi longuement d’un livre qu’il n’a ni acheté ni lu (sinon il serait un idiot utile) ! En d’autres termes, aux yeux du Dr. Sema Kweli, ceux qui achètent et lisent le livre de Pierre Péan pour s’informer sont des idiots, et ceux qui, comme lui, glosent sur des livres qu’ils n’ont ni achetés ni lus, et dont ils n’ont de surcroît l’intention ni d’acheter ni de lire, seraient lucides ! Il fallait y penser !

Il n’y a pas si longtemps, le même Dr. Sema Kweli publiait sur le site Wirira-Wihogora, deux articles sur deux sujets au titre évocateur (autobiographie ?) :

Le test du miroir
[5] ;
Les comparaisons meurtrières et les frustrations destructrices.
[6]

Quelqu’un pourrait-il faire une meilleure description du Dr. Sema Kweli ?

« Je préfère, dit le Dr. Sema Kweli, la logique de nos ancêtres qui, au lieu d’emmagasiner les connaissances préféreraient comprendre le fonctionnement des systèmes et maîtriser les relations humaines. »
[7] Tout un programme !

Une personne allergique aux livres (tel ce Bwenge bwa Ruhabura qui se vantait dans les termes suivants : « BWENGE NDANDIKA SINSOMA ! ») s’appelle dans la langue de Gihanga « INKANDAGIRABITABO ».

Ceux qui ne lisent pas devraient s’interdire d’écrire quoi que ce soit.

Au demeurant, dans un autre article, publié sept jours plus tard (24 août 2001), le même Dr. Sema Kweli affirme, encore une fois sans rire et sans sourciller, qu’il a lu dans un « livre ancien, difficile à trouver aujourd’hui, de Maurice Willaert… » que « lorsqu’on parle de la guerre de cent ans c’est à la base de religions »
[8]. Sacrée guerre de cent ans !

De quelle guerre de cent ans peut-il s’agir ? Sema Kweli est-il sûr d’avoir lu cela dans l’ouvrage (sans titre ?!, sans éditeur ?!, ni lieu d’édition ?!, ni année d’édition ?!) de Maurice Willaert ?

Au cas où il s’agirait du livre « Kivu redécouvert »
[9], paru en 1973, édité par Max Arnold, cité par le même Dr. Sema Kweli dans la deuxième partie de son article, ce livre n’est ni ancien ni difficile à trouver[10]. Et s’il s’agit du livre « Servir au Congo. Carnets d’un territorial 1931-1961 » du même auteur, il est encore moins vieux que l’autre, puisqu’il n’a été édité qu’en 1990 par Didier Hatier. Au demeurant, jJe viens, il y a un instant, de m’en procurer un exemplaire sur ebay.[11]

Mais encore une fois, la même question : de quelle guerre de cent ans peut-il s’agir ? Sema Kweli est-il sûr d’avoir lu cela dans l’ouvrage (sans titre ?!, sans éditeur ?!, ni lieu d’édition ?!, ni année d’édition ?!) de Maurice Willaert ?


Pour ma part, j’ai lu que « le 7 octobre 1337, à l'abbaye de Westminster, le roi d'Angleterre Édouard III a lancé publiquement un défi à son cousin, le roi de France. Il conteste la légitimité de Philippe VI de Valois et revendique la couronne de France pour lui-même. C'est le début de la guerre de Cent Ans. »
[12]

Dans ces conditions, je puis comprendre que le Dr. Sema Kweli soit devenu allergique à la lecture.

On ne peut lui tenir rigueur du propos rocambolesque suivant :

« Ceux que Péan croient être des idiots utiles achèteront ses livres. Ces derniers attirés comme des mouches rempliront ses poches. C'est ce que cela lui rapporte qui l'interesse. Plus il en rajoutera, plus ce sera vendu! Ceux qui sont à la recherche de la vérité n'est pas son problème. » (Sema Kweli, From: "semakweli2002" <
; ">skweli@yahoo.fr>; To: <rwanda-l@yahoogroups.com> ; Sent: Sunday, November 27, 2005 1:19 AM; Subject: [rwanda-l] Fwd: Re: Idiots utiles.)

Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.

[1] René Descartes, Le Monde, AT, XI, 44.
[2] http://users.skynet.be/wirira/sema-85.htm
[3] ----- Original Message -----
From: "semakweli2002" <
skweli@yahoo.fr>
To: <
rwanda-l@yahoogroups.com>
Sent: Friday, November 25, 2005 11:31 PM
Subject: [rwanda-l] Re: Idiots utiles.

Dans tous les pays du monde, il ya des "idiots utiles" ou des "fous du roi"! Peut-on dire que le journaliste d'investigation Pierre Péan fait aussi l'idiot utile, si cela rapporte gros!? Peut-être se croit il plus malin que toutes les satellites du monde qui scrutent tout mais dont les utilisateurs sont des idiots inutiles, car ils n'ont pas trouvé ce que lui a découvert! Croit il que les services de renseignement des puissances impliquées dans la tragédie rwandaises sont remplis d'idiots inutiles, puisque onze ans durant étaient à coté de la plaque?En prenant tous les belges comme des idiots inutiles, n'a-t-il pas encore inventé une autre histoire belge? Le seul pays au monde où l'adage de nos ancêtres ne s'applique pas :"igihugu gihira imbwa n'abasazi".N'a -il pas fait des émules en investigation, puisque une juge française est allé aussi de ce pas investiguer sur l'armée française au Rwanda? Espère-t-il qu'elle ne sera pas , elle aussi une idiote utile?Aprés tous ceux et toutes celles qui gagnent gros en écrivant sur le Rwanda,pour quoi Pierre Péan n' y mettrait pas sa griffe? Inutile ou utile?On assistera constamment à ce "Gatebe Gatoki" entre les tenant des Génocides au Rwanda,des négationnistes déguisés et les tenant du Génocide des tutsi au Rwanda. Qui sont des idiots utiles ou les idiots inutiles?Sema Kweli.
----- Original Message -----
From: "rugura" <
rugura@yahoo.com>
To: <
rwanda-l@yahoogroups.com>
Sent: Wednesday, November 23, 2005 6:07 PM
Subject: [rwanda-l] Idiots utiles.....et nous qui sommes nous?

Moi je préfère rigolo, pas de promotion s.v.p.!La France moins impliquée dans le génocide? Nez en moins impliquée?LA FRANCE MOINS IMPLIQUE DANS LE GENOCIDELe journaliste d'investigation, qui dispose pour son travail d'une partie des archives de François Mitterrand, estime que la responsabilité de la France dans le génocide est bien moins engagée que ne le prétendent certains «idiots utiles», sorte d'agents de propagande de Kagame. Son pays est même le seul à tenter d'arrêter les massacres en envoyant des troupes. Reste que Paris est ressorti affaibli de la crise. Un affaiblissement en Afrique, ajoute Pierre Péan, qui a fait le bonheur de certains pays, dont les USA.Qui est le commandant Paul Kagame? Officiellement, il est le chef respecté et redouté de la rébellion. Mais, dans les faits, son portrait est plus sombre. Rien ne peut se faire sans qu'il le sache. Il est têtu, arrogant et cruel et ne fait confiance à personne. «C'est un tueur», résume Emmanuel Habyarimana, ancien ministre de la Défense réfugié en Suisse.

----- Original Message -----
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Nikozitambirwa
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AFRICADAILY ; democracy_human_rights@yahoogroupes.fr ; great-lakes@yahoogroups.com ; rwanda-l@yahoogroups.com ; UMUSOTO
Sent: Wednesday, November 23, 2005 11:15 AM
Subject: [gahunda] Paul Kagame: «Le plus grand criminel de guerre vivant». Opinion de Pierre Pean

Wednesday, November 23, 2005
Paul Kagame: «Le plus grand criminel de guerre vivant». Opinion de Pierre Péan


«Le plus grand criminel de guerre vivant»Génocide rwandais · Le journaliste français Pierre Péan sort aujourd'hui un livre sur le génocide rwandais. Un réquisitoire implacable contre Paul Kagame et les bien-pensants. Roger de Diesbach Patrick Vallélian
«Paul Kagame, actuel président du Rwanda, qui est en réalité le plus grand criminel de guerre vivant et en exercice, est salué comme un chef d'Etat respectable par la communauté internationale.» Le journaliste d'investigation français Pierre Péan, dans un livre de 500 pages qui paraît aujourd'hui aux Editions Mille et une nuits, accuse le président rwandais de porter la très lourde responsabilité de la mort de millions d'Africains dans son pays et au Congo, dans ses tentatives de mettre la main sur les richesses du Kivu et du Katanga.
Kagame derrière l'attentat contre HabyarimanaPierre Péan confirme que c'est bien Kagame, patron du Front patriotique rwandais (FPR), qui a fait abattre l'avion du président Habyarimana le 6 avril 1994, allumant le brasier du génocide rwandais dans lequel près d'un million de Tutsis vont trouver la mort. Péan écrit: «L'apprenti dictateur n'a pas hésité à abattre l'avion du chef d'Etat qu'il voulait remplacer, sachant ainsi pertinemment qu'il allait déclencher de terribles tueries visant notamment les gens de sa propre ethnie. Hitler? Staline? Pol Pot? Non, Kagame, tout simplement, qu'un jour l'histoire, lorsqu'elle aura déchiré le voile des manipulations, rangera dans la catégorie des monstres sanguinaires. Un monstre capable d'exploiter à son profit la tentative de génocide qu'il a sciemment déclenchée. En somme, un Führer qui serait devenu directeur de Yad Vashem, le musée de la Shoah...»
La désinformation: l'arme fatale du régimeLe journaliste est, si possible, encore plus dur contre tous les relais politiquement corrects qui ont permis à Kagame de gagner la guerre de l'information en Occident: «Pendant que tous les veilleurs occidentaux des droits de l'homme diabolisaient un Habyarimana censé organiser le massacre des Tutsis, les soldats de Kagame commettaient des exactions plus importantes encore, mais loin des journalistes et des caméras. Les messieurs bons sentiments ne voyaient pas que leur idole recherchait à tout prix la guerre civile, essayant de provoquer des massacres pour prendre le pouvoir.» La guerre de conquête de Kagame passait par la séduction d'humanitaires et de militants de gauche, affirme Pierre Péan qui désigne la Fédération internationale des droits de l'homme, la CIMADE, des intellectuels comme Pierre Chrétien, André Glucksmann, une grande partie de la gauche française, les institutions protestantes et la plupart des médias: «Ils ont avalé le récit mythique et ont transformé en révisionnistes et en négationnistes ceux qui ont osé le contester. Un petit monde, redoutablement efficace grâce à internet, a instauré une sorte d'imposture humanitaire d'autant plus efficace qu'elle utilise les carburants du coeur et de la compassion pour se frayer un chemin dans les consciences.»
Un double génocide «pas encore audible»La barbarie qui s'est emparée du Rwanda est connue. Mais cette horreur, écrit Pierre Péan, «s'inscrit évidemment dans l'histoire officielle» en ne mettant en scène que les génocidaires hutus traquant, abattant, mutilant les Tutsis. «Si le fait est incontestable», poursuit le journaliste, «il ne traduit qu'une partie de la réalité». Selon lui, le FPR a commis lui aussi un génocide contre les hutus. C'est la fameuse thèse du double génocide qui «n'est pas encore audible», tonne Pierre Péan. Et de citer le témoignage d'un Belge, Marcel Gérin, qui a assisté aux tueries du FPR: «Ces gens (ndlr: des populations hutues qui n'avaient pas pu fuir) ont été rassemblés par paquets qu'on a éliminés à la mitrailleuse et à la grenade.» «Le FPR s'est livré à des massacres impitoyables...», témoigne Eugène Ndahayo, pourtant sauvé des machettes hutues par les soldats de Kagame. A ce sujet, Monique Mujawamariya, militante des droits de l'homme, parle du «secret le mieux gardé du Rwanda».
La France moins impliquée dans le génocideLe journaliste d'investigation, qui dispose pour son travail d'une partie des archives de François Mitterrand, estime que la responsabilité de la France dans le génocide est bien moins engagée que ne le prétendent certains «idiots utiles», sorte d'agents de propagande de Kagame. Son pays est même le seul à tenter d'arrêter les massacres en envoyant des troupes. Reste que Paris est ressorti affaibli de la crise. Un affaiblissement en Afrique, ajoute Pierre Péan, qui a fait le bonheur de certains pays, dont les USA.Qui est le commandant Paul Kagame? Officiellement, il est le chef respecté et redouté de la rébellion. Mais, dans les faits, son portrait est plus sombre. Rien ne peut se faire sans qu'il le sache. Il est têtu, arrogant et cruel et ne fait confiance à personne. «C'est un tueur», résume Emmanuel Habyarimana, ancien ministre de la Défense réfugié en Suisse.I
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Nikozitambirwa sur le web au 20-11-2005 - Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Lt Abdul Ruzibiza arabavugisha amangambure - General James Kabarebe.
Rapatriement volontaire des FDLR - COMMUNIQUE DE PRESSE : 01/VP/NOVEMBRE 05
Paul Kagame Ordered Shooting Down of Habyarimana's Plane - Abdul Joshua Ruzibiza
Icyo Etienne Masozera atekereza kuri FPR - IBUKA na IBUKA-L
Abdul Ruzibiza arasobanura uko Inkotanyi zatabye Servilien Manzi Sebasoni mu nama.
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October 2005
November 2005

[4] ----- Original Message -----
From: "semakweli2002" <
skweli@yahoo.fr>
To: <
rwanda-l@yahoogroups.com>
Sent: Sunday, November 27, 2005 1:19 AM
Subject: [rwanda-l] Fwd: Re: Idiots utiles.

Cher monsieur,C'est le journaliste d'investigation Pierre Péan qui traite lui même les autres d"idiots utiles". Je n'ai fait que répondre aux interrogations de Rugura. Relisez bien la suite des postings.Pour le reste,ceux qui écrivent des livres ou des scénarios de films veulent avant tout GAGNER DE L'ARGENT en espérant bien se vendre. Pour cela , il existe des thèmes porteurs ou des " sujets appels" ou tape à l'oeil.Indépendamment de ce qu'on dit sur le chef de l'état rwandais actuel, que ce soit en bien ou en mal, c'est souvent sur la première page, pour que ce journal ou ce livre puisse se vendre.Quels que soient ses détracteurs ou ses admirateurs, le chef de l'état actuel du Rwanda est celui qui ne laisse pas indifférent l'opinion africaine et internationale. Contrairement à d'autres chefs d'état africains.En revenant au journaliste d'investigation Pierre Péan, il est tout sauf idiot. Il présente les choses à sa manière pour bien se vendre. Pour que les gens se précipitent.En faisant un scoop, il sait qu'il va bien vendre ses livres, mais aussi tous les journaux qui vont mettre à l'affiche ce livre, en parlant surtout du Rwanda, d'une autre façon. Autrement il ne pourra pas vendre.Car, auparavant les autres ont presque épuisé le sujet. Depuis 11 ans.Ceux que Péan croient être des idiots utiles achèteront ses livres. Ces derniers attirés comme des mouches rempliront ses poches. C'est ce que cela lui rapporte qui l'interesse. Plus il en rajoutera, plus ce sera vendu! Ceux qui sont à la recherche de la vérité n'est pas son problème.Les africains ne comprendront jamais comment ils sont relégués dans la pauvreté et qu'ils empirent leur pauvreté en enrichissant davantage ceux qui exploitent leur histoire en la présentant de façon que cela leur rapporte gros. Certains africains se prennent aussi à ce jeu. Ngo "usenya urwe umutiza umuhoro."Mais beaucoup, au delà des polémiques et des esprits partisans se demandent pourquoi tant d'ancre sur ce petit pays le Rwanda? On peut se demander aussi pourquoi tant de chassés croisé de visiteurs dans ce petit pays? Pourquoi tant de rencontres internationaux dans ce petit pays? Beaucoup par admiration, d'autres par curiosité, enfin d'autres pour investiguer.Ce sont les africains ou les pays africains qui essaient de s'en sortir, de progresser qui attirent le regard. Souvent aussi le sabotage ou l'animosité. Là où rien ne va, où rien ne marche, personne ne s'intéresse. Mais un pays qui grandit, c'est comme un enfant. Selon l'adage de nos ancêtres "umwana wanzwe niwe ukura".Sema Kweli.
----- Original Message -----
From:
Mugabo Rwema
To:
rwanda-l@yahoogroups.com ; rwandanet@yahoogroups.com ; uRwanda_rwacu@yahoogroups.com
Sent: Saturday, November 26, 2005 12:13 PM
Subject: RE: [rwanda-l] Fwd: Re: Idiots utiles.

Bonjour Mr Semakweli

Je n'ai pas bien compris le sens de votre message. Voulez-vous insinuer que Mr Pierre Péan n'est qu'un idiot utile ou inutile ? Utile pourqui ou alors inutile pour quelle raison ? Utile ou pas vient d'écrire ce que tout le monde sait. Qui ignore que Paul Kagame n'est rien d'autre qu'un diable qui a été placé à la tête de notre pays pour sauvegarder les intérêts occultes de la mafia qui dirige ce monde?
Oui, je sus convaincu que le livre de Pierre Péan comme clui de Ruzibiza d'ailleurs n'aura pas d'esffets escompté pour plusieurs raisons :

1)Les grands de ce monde, chacun dans ce coin' a joué si non a avalisé le génocide rwandais pour permettre à Kagame d'accéder au pouvoir au prix des millions de victimes. Saviez-vous que selon la plupart des gens qui aident les pays en développemment disent dans leur salon que quelques millions de mort en Afrique = quelques bouches de moins à nourrir = des montants énormes à économiser dans le cadre de l'aide multilatérale!
2) Ceux qui ont d'énorme responsababilité dans ce génocide ont trouvé un bouc émissaire : les Hutu et feront tout pour museler la vérité sur cette affaire car ils doivent dissimuler bien sûr leur responsabilité. Pourriez-vous me dire pourquoi les Autorités belges n'ont pas exigé l'enquête sur l'attentat de l'avion de J Habyarimana pour en savoir plus sur la mort de leur ressortissants ? Pourquoi les Français semblent accepter une responsabilité dans cette affaire pour ne pas gêner l' ami de Bill Clington ?
Pourquoi Kagame dispose de carte blanche pour tuer, tuer, tuer et encore tuer même au délà des frontières de son pays?

Oui Pierre Péan vient de bien faire et Ruzibiza a bien fait même si Sharangabo le traîte de malade mental. Mais c'est seulement dans 50 ans que la CI reconnaîtra sa responsabilité dans tous les maux que notre pays fut l'objet..... Cas de Lumumba . Entre temps les extrêmistes tutsi génocidaires auraient goûté du pouvoir et les Hutu écrasés pour toujours.
Rwema

[5] http://users.skynet.be/wirira/sema-85.htm

[6] http://users.skynet.be/wirira/sema-090.htm
http://users.skynet.be/wirira/sema-95.htm
http://users.skynet.be/wirira/sema-96.htm

[7] Sema Kweli, Le test du miroir, 17 août 2001.
[8] Sema Kweli, Les comparaisons meurtrières et les frustrations destructrices (1ère partie), 24 août 2001.

[9]
·
WILLAERT MAURICELivre : KIVU REDECOUVERTEdité par Max arnold - Paru en 1973
·
WILLAERT MAURICELivre : REDECOUVERTEdité par Max arnold - Paru en 1973
·
WILLAERT MAURICELivre : SERVIR AU CONGOEdité par Hatier - Paru en 1990

[10] WILLAERT MAURICE , KIVU REDECOUVERT , Edité par MAX ARNOLD, Paru en 1973
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Genocide de 1994 au Rwanda: Interview de Pierre Pean - " le Journal du mardi" n° 243 du 22 novembre 2005

Pierre Péan, «Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990-1994. enquête», Mille et une nuits, Paris, 2005, 544 pages.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Je suis sensibilisé au Rwanda depuis très longtemps. Ma fille vivait au Burundi voisin. Et j’ai vécu en direct les événements à travers mon téléphone. J’entendais les balles siffler à l’hôtel des milles collines à Kigali, lorsqu’un universitaire m’a appelé pour essayer de sauver les cinq enfants d’Agathe le premier ministre issu de l’opposition au président Habyarimana qui venait d’être assassiné. J’ai transmis la demande à l’Elysée qui a donné les instructions pour les sauver. A l ‘époque, je travaillait à mon livre su François Mitterrand, Une jeunesse française. J’ai discuté avec lui et me souviens d’une phrase en particulier : « savez-vous que les tutsis massacre aussi ? ». J’ai toujours regretté de n’avoir rien pu en faire un livre dès 1994, mais il était impossible d’écrire deux livres en même temps. En 1997, j’ai publié un premier papier dans la revue Actuel pour expliquer que l’attentat contre Habyarimana était l’œuvre de Kagamé. Mais à l’époque je suis resté très réservé parce que c’était à contre-courant.

Sur quel Base à ce moment ?

Un des amis africains a été en relation avec un des membres du network commando qui a descendu l’avion présidentiel, l’élément déclencheur des principaux massacres. Donc en 1997 j’avais la certitude du fait j’ai republié un très long article en 2000, qui allait presque aussi loin que les constatation du juge Bruguière. Je suis donc resté très sensibilisé.

Il y a aussi une volonté de rétablir l’image de la France dans ce drame, et celle de François Mitterrand ?

La France était très présente par certains comme l’Allemagne, l’armée française comme des Waffen SS, et François Mitterrand comme Hitler. Ce sont des termes qui ont été utilisé. Mais au delà de cela, il y’a le fait que le système explicatif qui a été distillé petit à petit dans les associations de défense des droits fondamentaux et de développement, est une immense imposture. C’st donc un ensemble de raisons qui ont fait que j’y suis allé, finalement, alors que personne ne voulait y aller.

Il est toujours hasardeux d’interpréter les actes des Etats de l’extérieur. Mais en l’occurrence, vous apportez des documents semi-officiels inédits…

J’ai eu accès à la presque totalité des papiers de François Mitterrand. Les rapports qui lui étaient adressés, les procès-verbaux des réunions du gouvernement de l’époque, les notes et les appréciations qu’il y opposait etc.

Comment expliquer que la France se soit aussi mollement défendue ?

On peut critiquer la France dans ce dossier : pourquoi s’est-elle engagé, pourquoi n’a-t-elle pas réussi…
Mais de là à affirmer qu’elle est complice de génocide… ce n’est plus du même ordre. On n’est plus dans la critique mais dans l’odieuse accusation. Je n’ai jamais compris pourquoi la France a pris toutes ces critiques sans vraiment réagir, même si j’ai évidement des éléments de réponses. Je pense que le mot « génocide » a tétanisé tout le monde, en France comme ailleurs. Dès qu’on critiquait l version officiel, on risquait d’être traité de négationniste. Il y’a eu ensuite, la cohabitation entre le président de gauche (Mitterrand) et le gouvernement de droite (Edouard Balladur). Toute l’opération « Turquoise » se déroule durant cette cohabitation, on voit bien les hésitations. Et ensuite vient Jacques Chirac, qui ne veut plus entendre parler de Mitterrand, et de Balladur. Donc le champ était ouvert pour que toutes les attaques aient eu lieu, sans qu’il y’ait de réaction.

Qu’est ce qui vous a le plus impressionné dans cette enquête ?

C’est le première fois qu’il m’arrive de voir des gens baraqués, pas des coquelicots, de voir ces gens pleurer, dès qu’on aborde ce sujet-là. Il faut tout de même s’imaginer que tous ceux qui ont fait l’opération « Turquoise », lorsqu’ils sont rentrés chez eux, on les a accusés de complicité de génocide. C’est quelque chose d’une violence incroyable. Ils se sont tus pendant plus de dix ans, et n’ont accepté de parler que parce qu’ils ont sentis que j’abordait ce dossier avec honnêteté. J’ai gardé le souvenir de Bruno Delaye alors patron de la cellule africaine de l’Elysée, les larmes aux yeux, s’interrogeant à haute voix : « qu’est ce qu’on pu faire pour mériter de telles accusations ? »

Comment expliquer que l’accusation ait aussi facilement « pris » ?

Il y’a une culpabilité coloniale qui reste très forte dans beaucoup de milieux, qui l’a emporté sur toute autre considération. Cela entrait dans le rôle coloniale de la France, que d’aucuns désignent sous le terme de la « Françafrique ». alors que les choses ont changé depuis longtemps...

Est-ce que le débat sur le concept de « génocide » et son extension à d’autres massacres que la Shoa a pesé ?

Bien sûr, on comprend bien certains réflexes, en particulier celui du « plus jamais ça ! ».
Mais il y’a eu un dévoiement absolument incroyable. Et certains milieux juifs (en Belgique le CCLJ,centre Communautaire Laïc juif , ndlr ) se sont laissé abuser. Or, quand on se penche sur les faits, on constate qu’il n y a aucune correspondance entre ce qui s’est passé en Europe et ce qui s’est passé au Rwanda.


Dans un cas , il y a une guerre aux méthodes absolument terribles, et dans l’autre cas , des bourreaux veulent anéantir un peuple. On a voulu assimiler les deux, alors cela n’est pas du tout du même ordre.

Vous concluez qu’il y’a eu deux génocides au Rwanda ?

J’affirme seulement que le génocide tel qu’il est décrit ne correspond pas à la réalité, ce qui ne veut dire évidement pas dire que je nie les choses horribles qui se sont passé au Rwanda. Mais je pense que ce n’est qu’une partie de la vérité, il convient de tout relire depuis le 1er octobre 1990.

Par rapport à vos autres enquêtes qui ont toutes donné lieu à controverse, celle-ce est elle particulière ?

J’ai le sentiment qu’un mur peut être encore plus difficile à percer. En Belgique, mais en France aussi. Il ne faut pas oublier que depuis 1994, on répète à tout le monde qu’en dehors des deux acteurs principaux, il y’a deux responsables : l’Eglise catholique et la France. Je n’ai strictement rien à rapprocher à tous les journalistes qui, pendant l’été 1994 ont véhiculé certaines idées sous le coup de l’émotion : j’aurais sans doute fait la même chose. Le problème, c’est après. C’est pour cela que je consacre tout un chapitre à une journaliste belge qui a beaucoup d’influence même en France (Collette Braeckman du journal le « soir », ndlr).


C’est elle qui a été le plus loin dans des affirmations unilatérales et carrément mensongères.
La vérité a ses droits, elle devait de toute façon finir par éclater petit à petit, au gré de la publication de témoignages sur la période et sur le régime de Kagamé. Mais au bout du compte, il restera tout de même un vrai problème : le rôle des journalistes, et leur rapport à la vérité depuis ces dix dernières années.

Une nouvelle fois les médias en sortent gravement déconsidérés.

Oui c’est vrai en France comme en Belgique entier. Emotion et vérité sont deux choses différentes. L’émotion est respectable, mais ne conduit pas nécessairement vers la vérité.

La Belgique occupe une large part dans votre enquête…

Au départ, la question du Rwanda a été traitée en Belgique comme une affaire belgo belge. Les libéraux se sont saisis du dossier pour ferrailler contre les démocrates-chrétiens et de l’Eglise catholique qui soutenaient Habyarimana, le Président du Rwanda.


Ils ont pris le parti du FPR qu’ils ont traité comme un mouvement de libération. Et, jusqu’aujourd’hui, leur soutien n’a jamais manqué à Paul Kagamé. Ils ont constamment accepté puis imposé sa vision truquée de l’histoire. Ce parti pris a été particulièrement visible lors de la commission d’enquête sénatoriale sur le Rwanda où rien n’a été fait pour faire la lumière sur la mission Lotin et sur l’attentat contre l’avion d’Habyarimana, qui est pourtant le facteur déclenchant du génocide. La gestion du dossier Rwanda a contribué à ramener les libéraux au pouvoir.

Votre conclusion

Dans cette histoire, il n y’a pas de méchants. Il y’a une guerre. Avec des méthodes qui nous dépassent complètement. A la fois en termes de violences mais aussi en termes de propagande. On a sous-estimé Kagamé. Et la communauté internationale s’est tellement engagée à ses côtés, qu’il est compliqué de se déjuger maintenant. J’étais content de terminer cette enquête. Tellement il y’ a un côté écoeurant de trouver à quel point on a utilisé la désinformation trompé les bons sentiments des gens. Beaucoup d’acteurs pétris de bons sentiments -d’autres pas– ont joué avec le feu.


Abatabizi bicwa no kutabimenya.
Nikozitambirwa.

Rwanda - Genocide de 1994: selon Pierre Pean, la seule façon de cheminer vers la vérité quand l'histoire est truquée, c'est de la réviser.

Agence Hirondelle d'information, de documentation et de formation, Arusha (Tanzanie): News
23.11.05

RWANDA/FRANCE/EDITION - "NOIRES FUREURS ET BLANCS MENSONGES" : LA CONTRE-ENQUETE DE PIERRE PEAN

Paris, 23 novembre 2005 (FH) - Sous le titre « Noires fureurs, blancs mensonges », Pierre Péan, auteur français de nombreuses enquêtes retentissantes, publie ce mercredi, aux Editions Mille et une nuits (groupe Fayard), un ouvrage de près de 500 pages consacré aux relations franco-rwandaises avant, pendant et après le génocide de 1994.
Comme le journaliste-écrivain le précise dans un entretien téléphonique avec Hirondelle, "ce livre est une révision de l'histoire telle qu'elle a été accréditée par la plupart des médias. Il entend réfuter la thèse selon laquelle la France a été complice du génocide rwandais comme l'Allemagne l'a été de la shoah." Pierre Péan ajoute : "je revendique ce révisionnisme sans trouble de conscience, puisque la seule façon de cheminer vers la vérité quand l'histoire est truquée, c'est de la réviser."
Pour démonter « l'une des plus stupéfiantes désinformations de l'Histoire de l'après-guerre », à savoir « l'oubli des massacres gigantesques » qui auraient accompagné la prise de pouvoir du général Paul Kagame, depuis 1994 au pouvoir à Kigali, « en désignant un peuple entier ­ les Hutus ­ à la vindicte de la communauté internationale et en nommant la France complice de cette tragédie », Pierre Péan a mené une contre-enquête sur la guerre civile au Rwanda, l¹attentat contre l¹avion de l¹ancien président rwandais Juvénal Habyarimana qui, le 6 avril 1994, a déclenché le génocide, ainsi que sur les principaux accusateurs de la France.
Ayant eu accès aux archives de l'Elysée, le palais présidentiel francais, il démontre également, à travers les verbatim des réunions interministérielles sur le Rwanda qui s'étaient tenues à la présidence française, que la politique d¹engagement de Paris, de l'opération d'assistance militaire Noroît (1990-93) à l'opération «militaro-humanitaire » Turquoise (juillet à septembre 1994), en passant par l'opération d¹évacuation Amaryllis (avril 1994), était peut-être contestable mais n'avait rien d'ignominieux.
Aux « blancs menteurs » qui soutiennent le contraire, Pierre Péan consacre plusieurs chapitres dont les intitulés traduisent la virulence. Jusqu'en 1995 à la tête de l'association Survie, que l'auteur qualifie de « cabinet noir du FPR [l'ex-mouvement rebelle au pouvoir à Kigali depuis 1994] en France », Jean Carbonare, se voit ainsi consacré un chapitre titré « Le président de Survie est un menteur », pour avoir sciemment diffusé des contrevérités lors de son intervention à la télévision publique française, le 28 janvier 1993. Preuve de sa partialité, selon Pierre Péan, Jean Carbonare était employé par le nouveau pouvoir rwandais, un an plus tard, comme conseiller à la présidence.
Pierre Péan ferraille également contre plusieurs journalistes, notamment l'africaniste du quotidien belge Le Soir de Bruxelles, Colette Braeckman, et Patrick de Saint-Exupéry, du Figaro. La première aurait de façon légère mis en cause la France dans l'attentat du 6 avril 1994, dont Pierre Péan soutient, en s'appuyant sur le témoignage d'un transfuge du FPR, le lieutenant Ruzibiza, et sur des éléments d¹enquête du juge françaisanti-terroriste, Jean-Louis Bruguière, que le FPR a été l'auteur « en sachant pertinemment qu'il allait déclencher des massacres de représailles à grande échelle ».
Dans le dernier chapitre de son livre, intitulé « Bisesero ou l'inavouable manipulation de Patrick de Saint-Exupéry », Pierre Péan se livre à une réfutation détaillée de l'ouvrage du journaliste du Figaro paru, en 2004, aux Editions Les Arènes, « L'inavouable. La France au Rwanda ». Il y soutient que le procès d'intention instruit à l'armée française pour «complicité de génocide » est fondé sur un cas précis de non-assistance à des Tutsis en danger, à Bisesero, dont l'état-major français n'avait pas été saisi, contrairement aux affirmations de Patrick de Saint-Exupéry.
L'argumentation de Pierre Péan est parfaitement résumée par un propos de François Mitterrand du 21 juin 1994, au moment du déclenchement de l'opération Turquoise, que l'auteur rapporte dans son ouvrage : « Voici les faits. Que reproche-t-on alors à la France ? De n'avoir pas laissé se perpétrer une action déstabilisatrice contre un pays ami ? D'avoir pesé de tout son poids pour pousser les adversaires à négocier et à s'entendre ? D'avoir alerté la communauté internationale pour qu'elle relaie ses propres efforts ? Est-ce bien la « politique détestable » que l'on fustige ? Et si cette politique était détestable, quelle était la politique de rechange, assurément sympathique et efficace, qu'il convenait de mener ? Quel pays l¹a préconisé ? Qui s'est proposé d'en assumer la responsabilité ? ».
Africaniste et, notamment, auteur du best-seller « Affaires Africaines », en 1983, et, en 1990, d'une biographie très critique de Jacques Foccart, «L'homme de l'ombre », Pierre Péan a publié, par ailleurs, ces dernières années de grandes enquêtes à succès sur le pouvoir de TF1, le passé de François Mitterrand (« Une jeunesse française ») et, en 2004 avec Daniel Cohen, « La face cachée du Monde ».
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Pierre Péan, «Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990-1994. enquête», Mille et une nuits, 544 pages.
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