Friday, February 10, 2006

Theoneste Bagosora demande au TPIR d'enquêter sur l'assassinat de Juvénal Habyarimana

Le TPIR encore appelé à enquêter sur l`attentat contre

Kigali, Rwanda, 09/02/2006 - Les caciques de l`ancien régime rwandais ont saisi le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de plusieurs correspondances pour réclamer une enquête sur l`attentat mortel contre le président Juvénal Habyarimana, a appris la PANA à Kigali de bonne source.
Ces anciens dignitaires rwandais considèrent l`assassinat, en avril 1994, de Juvénal Habyarimana comme l`élément déclencheur des "massacres excessifs" perpétrés lors du génocide survenu peu de temps après au Rwanda.
Cette requête au TPIR est la seconde du genre réclamant une enquête sur la mort de l`ancien chef de l`Etat. La première avait été rejetée par l`institution judiciaire en 2000, soit deux ans avant l`ouverture des procès contre les personnes poursuivies pour génocide.
Considéré par le procureur comme le cerveau d`un génocide, auquel il déclare ne pas croire, le colonel Théoneste Bagosora, directeur de cabinet du ministère de la Défense durant le génocide, et ses avocats ont déposé le 13 décembre dernier une longue requête dans laquelle ils demandent à la Chambre d`ordonner une enquête sur cet assassinat.
Une semaine plus tard, le représentant du procureur, Drew White, déposait sa réponse dans laquelle il appelait les juges à rejeter la requête, expliquant que le colonel Bagosora n`est pas poursuivi pour l`assassinat du président Habyarimana.
Les juges du Tribunal siégeant à Arusha, en Tanzanie, n`ont pas encore rendu leur décision. Tout en déplorant le caractère "choquant, immoral et atroce" de cet attentat, M. White estime notamment que son examen n`entre pas dans le mandat du TPIR, limité aux crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l`humanité.
Cette nouvelle passe d`armes trouve son origine dans le témoignage livré il y a un peu plus de deux mois par Théoneste Bagosora pour assurer sa propre défense.
Lors de son interrogatoire principal, l`accusé phare a affirmé à plusieurs reprises que la responsabilité primordiale de la tragédie de 1994 incombait à l`assassin du président Habyarimana. Procédant à son contre-interrogatoire le 16 novembre dernier, M. White a suggéré que l`attentat avait été organisé par des proches du chef de l`Etat, dont Bagosora lui-même. Il l`a accusé d`avoir ourdi l`élimination physique de Habyarimana parce que ce dernier venait de s`engager à ne plus bloquer la mise en application de l`accord de paix qui dépouillait les poids lourds du régime de leurs importants pouvoirs politiques et économiques.
Contrairement au colonel Bagosora, le substitut du procureur a soutenu que l`armée gouvernementale disposait bel et bien de missiles sol-air dans son arsenal, sans doute les mêmes que ceux qui ont fait exploser l`avion à bord duquel se trouvait le président. Drew White a alors produit une lettre écrite le 17 janvier 1992 par le chef d`état-major adjoint de l`armée, le colonel Laurent Serubuga, au ministre de la Défense, lui conseillant d`acquérir "une batterie SAM 16 comprenant 12 lanceurs et 120 missiles".
Selon Bagosora, cet armement n`a jamais été acheté bien que le gouvernement ait passé une commande et reçu une facture. Or curieusement, fait remarquer M. White, les numéros de série mentionnés sur la facture sont les mêmes que ceux figurant sur la batterie recueillie par l`armée rwandaise à Masaka (près de Kigali), au lendemain de l`attentat.
Réponse du colonel Bagosora: "Nous nous sommes proposés de faire une commande, nous n`avons pas acheté. Entre-temps, quelqu`un d`autre a pu acheter".
Agé de 66 ans, Théoneste Bagosora est sur le banc des accusés en compagnie de trois autres anciens officiers clés des ex-Forces armées rwandaises (FAR), à savoir le général Gratien Kabiligi, ancien responsable des opérations militaires à l`état-major, le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, ex-commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest), et le commandant Aloys Ntabakuze, ancien chef du bataillon de commandos-parachutistes de Kanombe (Kigali).
La seule déposition à charge décisive et fort médiatisée dans ce procès fut celle du général canadien Roméo Dallaire, ancien chef de la Mission des Nations unies au Rwanda (MINUAR) en 1994, qui a eu lieu en janvier 2004.
Devant le TPIR, le major canadien Brent Beardsley, qui était officier de la Mission des Nations unies au Rwanda (Minuar), avait affirmé, en février 2004, que le Front patriotique rwandais (FPR, actuel parti au pouvoir) et l`armée du président Habyarimana disposaient en 1994 de missiles sol-air. L`avion du président Habyarimana avait été abattu par un missile sol-air, dont le ou les tireurs n`ont pas été identifiés.
AngolaPress - Il y a 19 heuresKigali, Rwanda, 09/02 - Les caciques de l`ancien régime rwandais ont saisi le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de plusieurs correspondances ...

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